Synopsis

Photo : Denis-Carl Robidoux

Fondé par Jeanne Mance en 1642 en même temps que la ville, l’Hôtel-Dieu de Montréal est sur le point de disparaître, pour être remplacé par le nouveau CHUM.

Pourtant, à moins d’y avoir été hospitalisé ou d’habiter dans le quartier, peu de gens connaissent cet hôpital. Devant l’imminence du démantèlement de l’Hôtel-Dieu, ce documentaire répond à la nécessité de redécouvrir ce lieu et ceux qui le font vivre.

Dans le film, on suit plusieurs histoires en parallèle, toutes reliées à la vie de l’hôpital, selon trois axes :

Celui des gens qui y travaillent et comment la perspective du déménagement les affecte. Entre autres, les chirurgiens cardiaques Dr Basile et Dr Prieto forment une équipe soudée depuis les années 70, partagent le même bureau et opèrent les mêmes jours depuis toujours. Les deux techniciens en bâtiment, Sylvain et Sylvain, devenus aussi de grands amis, travaillent côte à côte depuis 35 ans et prennent soin de l’édifice comme d’un malade. La harpiste, Annabelle, et le massothérapeute, Michaël, ont vécu le début de leur histoire d’amour sur les étages sous l’objectif de la caméra.

Celui du destin de quelques malades qui séjournent à l’hôpital, leur « deuxième maison » : par exemple, Alexandra, une jeune femme attachante de 26 ans qui souffre de fibrose kystique, Richard, un septuagénaire entré en urgence pour une chirurgie à cœur ouvert et Fernand, un homme de 74 ans qui vit ses derniers jours dans une grande sérénité.

Celui de l’histoire même de l’Hôtel-Dieu, un personnage à part entière dans le film. On y découvre ses entrailles et les rénovations se poursuivent. Le couvent adjacent, sa chapelle, son musée, sa crypte et son jardin privé rappellent pour leur part les valeurs d’une autre époque. Quant aux religieuses, elles ne sont plus que soixante dans leur communauté située de l’autre côté du mur de l’hôpital. Elles n’ont pas de relève. Témoins d’une histoire qui se transforme sous leurs yeux, elles assistent, impuissantes, à la fin de l’institution, sans savoir qui seront leurs prochains voisins et copropriétaires.

Telle une mise en abyme empreinte d’humanité, petits et grands événements se succèdent dans un même lieu au cours de ses deux dernières années. L’histoire de l’Hôtel-Dieu est incarnée par ses derniers occupants. Chacun à leur manière, ils révèlent un des motifs qui l’ont fait vivre depuis bientôt 375 ans : l’esprit de famille, le soin et la transmission.

Car, par la suite, rien ne sera plus jamais pareil.

Photo : Annabel Loyola